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L'industrie du troisième millénaire

  in La Vie Financière - du 21 au 27 octobre 2005 - N° 3150

« Le pop art est un mouvement américain et britannique inspiré, entre 1955 et 1970, par la culture de masse, la société de consommation, la publicité, les magazines, la télévision et la bande dessinée. »

 

Revue de presse
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LA BOURSE
REVUE DE PRESSE

PATRIMOINE/ Marché de l'art

LE POP ART AMÉRICAIN
Quand la pub devient icône

Lors de leur création, ces productions s'adressaient à un large public, mais les prix désormais atteints peuvent décourager un grand nombre d'amateurs.

Dès les années 1950, les Etats-Unis ont soif de consommation ; celle des acheteurs d'art est largement étanchée par le pop art. Les productions de ce mouvement ont tout pour être populaires. S'adressant au public le plus large, les images cultes circulent en masse grâce aux procédés sérigraphiques. Pas moins de 1 492 œuvres du pop art américain ont été adjugées aux enchères en 2004. Vingt-cinq d'entre elles se sont négociées plus de 1 million d'euros. Dès la fin des années 1980, les toiles importantes de Roy Lichtenstein, de Jasper Johns, de Robert Rauschenberg et d'Andy Warhol dépassaient le million de dollars.

Pop art rime avec dollar
Après un fléchissement au début des années 1990, les prix ont en moyenne quadruplé entre 1995 et janvier 2005, de sorte qu'ils sont aujourd'hui à 28 % au-dessus du niveau de 1990. Désormais, pop art rime avec dollar. Le créateur le plus coté, le new-yorkais Andy Warhol, atteint des sommets dès 1998, lors d'une vente organisée par Sotheby's à New York : une Orange Marilyn est adjugée

(illustration)
Campbell's soup can shopping bag, sérigraphie sur sac en papier, 1966.
Andy Wahrol.
1 400-1 800 euros*

plus de 17,3 millions de dollars. Cette toile avait été acquise peu de temps avant sur le marché primaire chez Léo Castelli pour seulement 2 500 dollars. Ce record pour une œuvre du pop art renforça la cote de l'artiste et tira à la hausse celle de ses confrères. Si les productions de Warhol changent souvent de mains, les pièces majeures se font rares sur le marché. Leurs prix grimpent encore plus vite que ceux des œuvres secondaires et la spéculation est intense. A titre d'exemple, des Big Electric Chair de 1967, au format imposant (137x188 cm), se sont négociées trois fois chez Christie's. L'une a trouvé preneur en 1986 à 85 000 dollars. En 1999, une autre, rouge et verte, a été adjugée 1,5 million de livres sterling (2,36 millions de dollars) . Le propriétaire d'une troisième, à fond fuchsia, proposée le 13 novembre 2002, a doublé la mise, à 4,5 millions de dollars.

Culture de masse

Le pop art est un mouvement américain et britannique inspiré, entre 1955 et 1970, par la culture de masse, la société de consommation, la publicité, les magazines, la télévision et la bande dessinée. Des artistes tels que Jasper Jones, Robert Rauschenberg ou Andy Warhol intègrent dans leurs peintures des objets quotidiens et familiers (soupe en boite, paquets de lessive, etc.). D'un point de vue esthétique, il y a autant de styles que d'artistes, mais ils ont en commun d'expérimenter les procédés techniques les plus récents (peinture acrylique, collages, sérigraphie) et de créer des œuvres simples et lisibles avec des couleurs vives utilisées dans la publicité.

En seize ans, cette série affiche un taux de rendement annuel moyen de 28 % !

Des lithos abordables
Depuis trois ans, les records se succèdent. En 2002, cinq artistes du mouvement ont battu leur record : Roy Lichtenstein (Happy Tears  : 6 500 000 dollars), Tom Wesselmann (Great American Nude #44 : 850 000 dollars), Edward Joseph Ruscha (Talk about Space : 3 200 000 dollars), Claes Thure Oldenburg (Light Switches/Hard Version : 620 000 dollars) et Robert Indiana (The American Sweetheart : 550 000 dollars). Plus récemment, en mai 2004, Claes Thure Oldenburg a décroché une enchère de 1,3 million de dollars pour Sewing Machine (1961). Contrairement à l'adage, la rareté n'est pas toujours le facteur déterminant dans le prix d'une œuvre d'art. C'est l'adjonction d'une offre et d'une demande élevées qui stimule bien souvent la cote d'un artiste. Une production importante peut être gage de notoriété pour l'artiste. La Factory de Warhol pouvait générer près de 2 000 pièces en un semestre ! Aussi 72 % des productions d'Andy Warhol échangées en ventes publiques sont des lithographies, dont le prix est beaucoup moins cher que celui des toiles. 80 % d'entre elles se négocient ainsi à moins de 10 000 euros. Au-delà du thème et de l'éditeur, les prix dépendent du nombre de tirages et de la qualité d'impression. Kiss, une sérigraphie de 1966 signée, numérotée 24/75, s'est vendue 3 500 euros chez Artcurial le 27 avril 2005. Quinze jours avant, chez Christie's Paris, il fallait compter pas moins de 8 200 euros pour Shoe of the Evening, Beautiful Shoe, une lithographie monogrammée de 1955 avec des rehauts d'aquarelle.

*cette œuvre sera proposée aux enchères le 27 novembre 2005, à l'espace Tajan.

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